ART CONTEMPORAIN

GAME OVER

game over \ɡɛ. m‿ɔ. vœʁ\ masculin
1. (Anglicisme) (Informatique, Jeux vidéo) Message à l’écran à la fin d’une partie dans les jeux vidéo. Note : souvent en cas de défaite ou d’échec.
2. (Figuré) Fin irrécouvrable d’une situation, souvent par une défaite ou un échec.

Ou bien la fin d’une partie de chasse ! Ici ce qui nous préoccupe, c’est le concept de « fin » et de « jeu ».

Pour reprendre Nietzsche : “La maturité de l’homme, c’est d’avoir retrouvé le sérieux qu’on avait au jeu quand on était enfant.”

Ces deux concepts s’affrontent donc dans cette proposition d’exposition.,

Rohan Graeffly,
commissaire du parcours officiel d’art contemporain

Rohan Graeffly nous invite à poser la question de l’échec comme étant à la fois la fin, l’échec mais aussi la promesse d’un nouvel essai et, pourquoi pas, cette fois d’une victoire. Les artistes invités, chacun dans leur univers, explorent les règles du jeu de la vie, de nos sociétés ; ils les testent, les contournent, les retournent, faisant apparaître les limites du jeu et les promesses qu’elles renferment.

Ainsi, Claude Cattelain crée une structure instable faites de lourdes poutres qu’il relève inlassablement au grès des chutes, symbolisant l’équilibre précaire de nos vies. Christian Andersson met à mal nos perceptions/conceptions en proposant un trompe-l’œil monumental dans la grange de Wahenge. Les installations vidéo de Nicolas Tourte perturbent également nos sens, défiant la logique. De même, Frank Christen invite à la contemplation méditative à travers ses photographies d’une calme et subtile poésie. Poésie et détournement sont à l’œuvre dans le travail de Christine Mawet qui propose des quilles de bowling en porcelaine qui peuvent se transformer en Oyas utilitaires. Rémi Tamain joue aussi avec un outil : la truelle, qu’il transforme en support d’impressions d’œuvres d’art. Jérôme Considérant s’amuse également avec les références à l’histoire de l’art et le détournement de panneaux routiers ou autres signalétiques pour apporter un regard critique et humoristique sur le monde qui l’entoure. L’œuvre du commissaire critique, elle, de manière humoristique et provocatrice notre relation avec l’argent. Enfin, l’artiste Denmark nous questionne sur la place des archives et de la mémoire en général tandis que les peintures et l’installation vidéo de Klaus Verscheure nous invitent à réfléchir sur la violence dans notre société.

Les expositions sont accessibles du 5 au 26 novembre, chaque samedi et dimanche de 13h à 18h.
En marge du parcours officiel d’art contemporain

LYCÉE MARTIN V (Louvain-la-Neuve)

Jouer, perdre, recommencer, trouver du plaisir dans la répétition, la chute, tous les échecs possibles… Il n’y a qu’une façon de gagner, mais une multitude de manières de perdre. Les découvrir, c’est déjà se prendre au jeu.

Cette année, les élèves du Lycée Martin V ont expérimenté les jeux d’adresse, en prêtant une attention particulière au corps : ses postures, ses mouvements, sa dynamique. Partant de souvenirs d’enfance, de jeux issus de partout dans le monde, ils en ont réinventé les règles pour mettre au point leur propre dispositif. Ils se sont filmés afin de vous les rendre visibles. Vous trouverez les vidéos réalisées en scannant les codes QR affichés tout au long du parcours. Peut-être éveilleront-elles votre curiosité… Ce sont autant d’invitations à vous prêter au jeu…

Adèle Dupret et Charlotte Naber, professeures

Ont participé au projet : Lisa Adams, Anton Dambrain, Lara Da Silva, Clara Dubuisson, Romane Gallez, Laetitia Godfrin, Nell Gonçalves, Maya Macauter, Luna Maes, Mirabelle Modave, Blanche Piérart, Solène Renette, Pauline Suppes, Rose Christensen, Prisca Mandong Minsili, Sara Mathot, Timothée Platteborze, Sedef Saatci, Edith Viaene, Alice Wauquaire

En marge du parcours officiel d’art contemporain et du spectacle

Otl Aicher

Otl Aicher est l’un des principaux graphistes et typographes du 20e siècle. Sa réalisation la plus remarquable reste sans doute le concept visuel pour les Jeux olympiques de Munich en 1972. Sa mission politique était alors de présenter l’Allemagne comme un pays démocratique ouvert, amical et transparent, 36 ans seulement après les Jeux de Berlin, utilisés comme instrument de propagande par le régime nazi.

Dans la poursuite de cet objectif, Aicher a créé une palette de couleurs légères, composée de blanc, argent, jaune, orange, bleu et vert, omettant délibérément rouge et noir. Son concept visuel est devenu un grand succès, malgré les événements tragiques survenus pendant ces jeux. Il est montré dans la grande salle, réunissant magistralement les manifestations sportives et culturelles des jeux de Munich.

Aicher est né à Ulm en 1922 et décédé dans un accident en 1991. Dans sa jeunesse, il était étroitement lié à la résistance allemande, notamment la « Weiße Rose ». Cette expérience a façonné toute sa carrière de graphiste, commençant par un projet éducatif visant à soutenir la transition vers la démocratie dans l’Allemagne d’après-guerre. Cet aspect de son travail, éminemment politique, est montré dans la deuxième salle de l’exposition et s’articule parfaitement autour de la pièce de théâtre au cœur du programme.

Avec sa femme, Inge Scholl, Aicher était l’un des moteurs de la Hochschule für Gestaltung (HfG) Ulm, qui a fonctionné dans la même veine que le Bauhaus, jusqu’à sa fermeture par décision politique en 1968. À l’occasion de son 100e anniversaire, de nombreuses manifestations publiques ont eu lieu en Allemagne l’année dernière, suivi d’une belle exposition à Bruxelles au printemps 2023.

La présente exposition rend hommage à un grand créateur d’idées, images, et concepts, mais aussi un philosophe et pédagogue. Elle a été préparée en étroite collaboration avec la galerie d’art contemporain KlotzShows (Bruxelles) et avec la Galerie Brandt (Munich).

Chaque année, un spectacle collectif est organisé dans le cadre des Fêtes de la Saint-Martin. Le thème retenu pour 2023 est celui de l’histoire du groupe de jeunes résistants allemands contre le régime nazi, La Rose Blanche (informations sur le spectacle et sur l’exposition retraçant l’histoire de La Rose Blanche).

Par un formidable concours de circonstances, les Amis de Tourinnes sont fiers et heureux de vous proposer une exposition inédite d’un graphiste allemand proche de ce groupe de résistants, dont le travail artistique et l’engagement politique répondent parfaitement à la pièce, à l’actualité et, dans une certaine mesure, au thème Game Over. La résistance ne cesse de se réinventer devant chaque nouvelle injustice, encore et encore malgré l’aveuglement ou la répression auxquels elle doit faire face…