Le Spectacle

Signé la rose blanche

Texte et mise en scène  : Muriel Clairembourg
Direction musicale : Élisabeth Goethals, Alain et Benoît Meulemans
Le Chœur de Tourinnes-la-Grosse : Élisabeth Goethals
L’Orchestre de Chambre de la Nethen : Alain et Benoît Meulemans
La pièce

Le point de départ est l’histoire vraie du réseau de résistance appelé La Rose Blanche. De jeunes étudiants allemands, dont Hans et Sophie Scholl, dans un premier temps séduits par les jeunesses hitlériennes, ont pris conscience au début de la guerre de ce que le gouvernement fasciste actait au nom du peuple allemand. Ils et elles ont écrit et distribué des milliers de tracts alertant la population.

Un thème aussi enflammant et vivifiant qu’a pu l’être Antigone. La prise de conscience est en soi un sujet passionnant. La possibilité d’agir aussi. Et jamais nous n’avons visité cette époque de l’Histoire pour le spectacle des Fêtes.

Extrait du premier tract de La Rose Blanche :

« Il n’est rien de plus indigne pour un peuple civilisé que de se laisser, sans résistance, régir par l’obscur bon plaisir d’une clique de despotes. Est-ce que chaque Allemand honnête n’a pas honte aujourd’hui de son Gouvernement ? Qui d’entre nous pressent quelle somme d’ignominie pèsera sur nous et sur nos enfants, quand le bandeau qui maintenant nous aveugle sera tombé et qu’on découvrira l’atrocité extrême de ces crimes ? Si chacun attend que son voisin commence, nous verrons se rapprocher le jour terrible de la vengeance. N’oubliez pas que chaque peuple mérite le gouvernement qu’il supporte. Une Constitution qui empêche l’épanouissement des aptitudes individuelles et contrecarre le progrès de l’esprit est nuisible et condamnable.
Nous vous demandons de recopier ce tract, et de le répandre ! »

Ces événements sont mis en lumière par un autre parcours remarquable : celui de Otl Aicher, designer et graphiste qui, entre autres choses, fut chargé de concevoir la communication visuelle des JO de Munich de 1972. C’est à cette occasion que lui et son équipe créeront les fameux pictogrammes que nous utilisons encore aujourd’hui. Dans le souci de rendre à l’Allemagne sa dignité, Otl Aicher a conçu l’esthétique sur laquelle il travaillait la plus éloignée possible de celle des JO de Berlin, ceux du Troisième Reich.

Pour dynamiser le récit et faire un pont entre notre époque et celle de la Deuxième Guerre mondiale, nous mettons en scène une émission de télévision qui interviewe Otl Aicher au sujet de ces jeunes résistants qu’il connaissait bien ; il était leur ami. Ils et elles fréquentaient ensemble un mouvement de jeunesse illicite, y lisaient des auteurs interdits, chantaient des chants qu’on ne pouvait plus chanter, dansaient… Après la guerre, Otl épouse Inge, la sœur aînée de la famille Scholl, avec laquelle il crée l’Institut populaire d’Ulm qui transmet une pensée démocratique autant qu’artistique.

Nous assisterons donc à des moments de vie de ce groupe enflammé et au point de vue, 25 ans après, de celles et ceux qui ont survécu aux événements…

Ulrike :

Mademoiselle Birgit Probst, vous êtes la fille de Christoph Probst, membre de la Rose Blanche qui a été jugé en même temps que Hans et Sophie. Quel est votre point de vue sur ces événements ?

Birgit:

Le point de vue d’une fille qui a très peu connu son papa et qui s’est posé beaucoup de questions : est-ce que j’aurais préféré qu’il ne le fasse pas ? Est-ce que j’aurais préféré qu’il prenne moins de risques ? Qu’il pense d’abord à nous ? Mais est-ce que ce n’est pas ce qu’il a fait : penser au monde dans lequel ses enfants allaient grandir ? Je me suis souvent demandé ce que j’aurais fait à sa place et puis je me suis dit que ce n’était pas la bonne question, que la question c’était : qu’est-ce que je ferais maintenant face à des situations qui m’inquiètent ? Face au climat de peur, face au manque de confiance des gens entre eux, face aux dénonciations, aux inégalités, face au racisme, à l’égoïsme… Qu’est-ce que je fais maintenant ?

Muriel Clairembourg

Première :
Le samedi 11 novembre à 18h
Représentations :
Les vendredis
17 et 24 novembre à 20h30
Les samedis
11 et 18
novembre à 18h
Le samedi
25 novembre à 18h ET à 20h30
Les dimanches
12, 19 et 26 novembre à 18h
Prix des places :

20 € ; 14 € à l’arrière de l’église.
Moins de 25 ans : 14 € et 12 €.
Art 27.

Les places sont numérotées, accès possible dans l’église 45 min. avant la représentation

Renseignements :

Centre Culturel de Beauvechain
Rue Goemans 20A – 1320 Hamme-Mille
Tél : 010 86 64 04
Tous les jours ouvrables, de 17h à 19h,
les samedis de 11h à 12h,
du 16 octobre au 25 novembre.

Photos © Ger Spendel

4 ateliers créatifs pour nourrir l’adaptation de La Rose Blanche

En avril dernier, 4 ateliers créatifs ont été proposés aux habitants de Beauvechain, aux acteurs, choristes et autres personnes impliquées dans les spectacles des années antérieures.

Ces ateliers ont rassemblé des personnes de tous horizons, de tous sexes, de tous âges, avec ou sans expérience théâtrale. Animés par l’équipe artistique, les participants ont alterné des moments d’improvisation, de chant mais aussi d’action et de réflexion sur les thématiques de l’histoire, les costumes, la scénographie etc. La matière récoltée est venue enrichir le travail d’adaptation des faits historiques pour les besoins de la pièce.

En marge du spectacle, les Amis de Tourinnes sont heureux de vous proposer deux expositions :
La Rose Blanche

La Fondation La Rose Blanche – Weisse Rose Stiftung – retrace depuis des années l’histoire de la résistance de ces jeunes étudiants allemands dans son musée de Munich. Une exposition itinérante a été conçue par la Fondation et sera présentée pour la première fois en Belgique à l’occasion de notre festival. Cette exposition retrace l’histoire du mouvement, présente des photographies de l’époque, des exemples de tracts, etc.

Otl Aicher

Otl Aicher, graphiste, était un proche de La Rose Blanche et de la famille Scholl. Un peu après la guerre, il a épousé Inge Scholl, la sœur aînée de la fratrie. Ensemble ils ont créé à Ulm un institut pour le réapprentissage des valeurs démocratiques. Ensuite ils ont fondé la haute école de design d’Ulm dont Otl, jeune graphiste, conçoit les affiches. À partir de 1970, Otl Aicher sera chargé de concevoir toute la communication visuelle des JO de Munich de 1972.  Outre son engagement en faveur de la démocratie, Otl était un graphiste d’avant- garde : il est un des pères de la notion d’identité visuelle, il invente les pictogrammes bien connus aujourd’hui des disciplines olympiques, etc.

Cette exposition partiellement inédite en Belgique présente des affiches originales liées aux JO de Munich pour la partie sportive, aux événements culturels en marge des JO et aux conférences et événements organisés ou soutenus par l’institut d’Ulm.

Exposition réalisée grâce au soutien et à la collaboration de la galerie KlotzShows (Bruxelles) et de la galerie Brandt (Munich).